100e anniversaire du Cde Paul-Émile Beaumier, vétéran de la 2e Guerre mondiale
(Photos: Cde Paul-Émile Beaumier. De gauche à droite, Monsieur Yvon Deshaies, Maire de Louiseville, mais aussi vétéran des FAC. Légion Royale Canadienne - Filiale 35: Cde Claude Beaulieu; Cde Stéphane Vincent, président; Cde Serge Pothier; Cde Paul-Émile Beaumier; Cde Marcel Delage; Cde Gaston Vadnais. Fusiliers Mont-Royal: Capitaine Samuel Blais, Capitaine Paul-Émile Grekci. - Photos: Cde Éric de Wallens)
Caporal Paul-Emile Beaumier, Fusiliers Mont-Royal
Monsieur Beaumier est le membre le plus âgé de la Filiale 35 de la Légion Royale Canadienne, en effet, le 24 octobre 2021 dernier, Paul-Emile fêtait en grande pompe ses cent ans, en Mauricie, à Louiseville. C’est entouré de sa famille présente sur place et par vidéo conférence, mais aussi d’amis, qu’il a partagé un dîner sans oublier son gâteau d’anniversaire. Toujours très alerte et marchand droit comme un « i » Paul-Emile est arrivé au bras de sa nièce, Madame Gignac, dans la salle du restaurant juste à temps pour boire une coupe de champagne en l’honneur de la centième année d’une vie bien remplie. Toujours très alerte, il y a quelques jours encore, il ramassait les feuilles mortes tombées en ces belles journées d’automne.
1942 – Débarquement de Dieppe. 1944 – Débarquement de Normandie
-Il ne faut jamais penser à la peur. Quand on pense à la peur, c’est là qu’on arrête d’avancer.
C’est l’une des leçons que le caporal Beaumier a retenu de la guerre, imaginez-vous, engagé à vingtans dans les Forces Armées Canadienne, il se retrouve quelques mois plus tard au large de Dieppe le 19 août 1942 au milieu des 5.000 Canadiens, du millier de commandos britannique et de la cinquantaine de Rangers américains. Tous désigné pour débarquer sur la plage face à eux. A l’aube, Paul-Emile embarque dans l’un des deux-cent-cinquante engins de débarquement.
-Tu avances pour faire ce que tu as à faire. Si tu te mets de méchantes pensées dans la tête, tu n’avances pas.
Le carnage commence, il va durer toute la journée… Au moment de rembarquer en direction de l’Angleterre, Paul-Emile laissera derrière lui 3.367 hommes sur place, blessés ou prisonniers, mais aussi 916 Canadiens morts, comme son cousin Roméo Gélinas. Près de deux ans plus tard, le caporal Beaumier est au large d’une autre plage, mais en Normandie cette fois. Juno Beach est son nom de code, elle est située en face de la ville de Courseulles-sur-Mer. Paul-Emile connait les risques de ce genre de mission, mais il faut y aller et avancer sans se retourner, autrement tu risques de ne pas voir ce qu’il se passe et être tué.
-On pouvait passer des jours dans les tranchées. On dormait par terre, on mangeait quand on le pouvait. Et il ne fallait pas regarder en dehors, si on se montrait, on risquait toujours de recevoir une balle.
Il avancera encore et toujours même s’il a été fait prisonnier par les Allemands pendant un mois.
-Il y a des fois où il n’y avait pas grand-chose à manger.
Paul-Emile Beaumier est revenu au pays, il a eu la chance de ne pas faire partie des 45.000 Canadiens tués au combat, ni même d’être blessé. Mais la guerre ne s’arrête pas quand on rentre à la maison, elle est toujours présente quelque part dans sa tête, il lui arrive encore de la revivre comme lors d’un feu d’artifice il n’y a pas si longtemps que cela, le bruit de l’explosion des fusées l’a ramené soixante-dix-neuf ans en arrière…
Reportage et photographe : Eric de Wallens©, officier des relations publiques
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